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Ma L5S1 ter

Après deux jours de réflexion, et un retour par la case médecin traitant, je prends mon courage à deux mains et appelle le secrétariat du chirurgien pour programmer l'intervention.

 

Elle aura lieu le lundi 24 avril, soit un peu moins de trois semaines plus tard...

 

Mon papa vient pour s'occuper de moi, avant et après l'intervention. Il m'emmène donc à la consultation chez l'anesthésiste. Ce dernier m'explique tout, comment ça fonctionne, pourquoi on utilise ces produits... Tout. Je lui fais part de mon anxiété. Je n'ai jamais été opérée, et ça m'angoisse. Surtout de me réveiller avec le système d'intubation encore en place (j'ai gardé de très mauvais souvenirs de ma gastroscopie de 2004...). Il tente de me rassurer en m'expliquant qu'il y a très peu de chances que je me réveille avec le tube encore dans la gorge, et encore moins de chances de m'en souvenir (je vous ai déjà dit que les chiffres n'étaient jamais de mon côté?)

 

Nounours et papa m'emmènent à la clinique le dimanche après-midi suivant. Je vais avoir une chambre toute seule (ça c'est chouette). La moyenne d'âge de mon étage doit être de 65/70 ans... L'infirmière, en pleine pause café, nous oublie dans la salle d'attente. Il y a du rugby à la télé, ça permet de détendre l'atmosphère. A la mi-temps, je rentre enfin dans ma chambre. Elle est plutôt spacieuse.

 

"Avez-vous votre carte de groupe sanguin?"

"Euh non, mais je l'ai montrée à l'anesthésiste"

"Bon et bien nous allons vous la refaire... Avez-vous vos radios?"

"Quelles radios, je n'ai fait qu'un IRM et un scanner..."

"Bon et bien vous allez aller faire des radios"

 

Dois-je préciser que j'avais également oublié ma trousse de toilette sur mon lit? Boulet un jour, boulet toujours! Sans parler de l'absence de bas de contention dans mon trousseau d'estropiée (en même temps je n'ai jamais eu d'ordonnance pour en avoir...)

Nous réussissons à négocier avec les infirmières qu'elles me donnent le lendemain matin un cachet contre l'anxiété.

 

Et bien tu peux te brosser Martine... Malgré mes demandes, relances, rien! Tu n'auras rien ma fille, on va faire ça à l'ancienne. Et ce ne sont pas mes brancardières qui ont détendu l'atmosphère... Quelle angoisse...

 

Mon anesthésiste est charmant et fait tout pour me rassurer. Je m'envole au pays des rêves sans rien voir venir.

Et me réveille alors qu'on m'extube (donc oui je l'ai vécu et oui je m'en souviens, les chiffres, les chiffres). Je retrouve mes esprits en salle de réveil. C'est long et j'ai envie de remonter dans ma chambre car je sais que mes gardes du corps m'y attendent.

 

Quel bonheur de les y voir. Le seul hic c'est que je suis couchée complètement à plat, et c'est dur. Je n'arrive pas à trouver une position, je n'ai pas le droit de boire alors qu'il fait une chaleur épouvantable. Le kiné arrive enfin 4h après mon retour dans la chambre et me lève. Quel bonheur, je marche (ça l'étonne que je veuille aller aussi vite) (en même temps vu la moyenne d'âge de tout l'étage...), je bois. 

 

Je suis harnachée de partout, perfusion avec raccords multiples, redon pour drainer le sang hors de mon corps, ça en fait du matériel à trimbaler.

 

La nuit ne se passe pas trop mal. Souvent réveillée (toutes les deux heures pour le bilan neuro), souvent tripotée aussi (jamais autant de monde ne m'aura caressé les jambes en si peu de temps). Le matin je m'habille enfin presque normalement et commence ma rééducation petit à petit. De la marche, de la marche, de la marche. Tout ce que je déteste, ça tombe bien!!

 

Je fais mes premiers 4kms (les premiers d'une très grande liste), en mode 2 à l'heure, mais quand même.

 

Le chirurgien viendra me rendre visite 4 fois avant mon départ. Ca c'est du sérieux.

 

Le retour à la maison me fait un drôle d'effet. C'est comme si j'étais un peu étrangère. La cicatrice est assez douloureuse, et le restera pendant une bonne semaine.

 

La convalescence se passe plutôt bien. Je marche tous les jours (enfin presque) plus de 4kms. J'ai même appris à aimer ça!

 

Les douleurs disparaissent peu à peu. J'arrive à baisser mes dosages de morphine (je passe de 100 mg/ jour en sortie de clinique à 20mg aujourd'hui quasiment 2 mois après l'intervention). Je revis peu à peu. Pas de voiture pendant un mois, c'est un peu la déprime surtout vu l'endroit dans lequel nous habitons... Mais je prends mon mal en patience... 

C'est la semaine où je peux finalement reprendre le volant que ma dernière grand-mère choisit de nous faire ses derniers adieux...

 

(Je crois qu'on appelle ça le karma)

 

Alors oui, comme je disais, j'effectue une expérience médicale par an. Donc l'opération du rachis lombaire, c'est fait. Ca fait peur (oui la colonne, ce n'est jamais très bon quand on y touche), c'est douloureux (encore aujourd'hui je dois conduire avec un coussin dans mon dos), ça laisse une grosse cicatrice (car on m'a sorti une masse très importante, bien au delà des 5cm annoncés à l'IRM). Maintenant il faut croiser les doigts très fort pour que le nerf ne soit pas atteint...

 

Malheureusement, depuis deux semaines, les douleurs reviennent petit à petit... C'était trop beau, ça ne pouvait pas durer... Affaire à suivre...

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