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Ma L5S1 bis

De l'eau a coulé sous les ponts depuis le dernier article.

 

Le dimanche 12 mars, je me suis retrouvée complètement bloquée au réveil. Je me suis levée, et plus rien... Je ne pouvais plus marcher, me baisser, m'asseoir, me coucher. Rien. Ca calme... La panique est montée et j'ai appelé Nounours de toutes mes forces. Il est arrivé et s'est retrouvé bien impuissant le pauvre... Il a réussi à m'emmener jusqu'aux toilettes et à m'aider à m'y asseoir (l'amour propre? Non mais il est perdu depuis longtemps déjà, alors d'un côté ça aide...) et à m'y relever, pour me coucher sur le lit.

 

Alors dans ces cas-là, que faire? Nounours allait travailler toute la semaine, j'allais rester seule, comment réussir à vivre normalement...

 

J'ai appelé le Samu (sous les conseil de mon papa qui essayait tant bien que mal de calmer sa fille chérie en proie à une crise de larmes et de panique, genre je vais mourir seule par terre dévorée par mes chiens et mes chats). Une dame pas très sympathique m'a littéralement envoyée sur les roses... C'est de ma faute, il faut que je prenne ma morphine toutes les 12h, et quand bien même j'ai tout ce qu'il faut pour calmer la douleur à la maison, je dois prendre les pilules magiques. De toute manière, il n'est pas certain que j'aurais une place aux urgences. Tant que je ne suis pas paralysée, il n'est pas nécessaire de les rappeler.

 

En gros, crève et tais-toi ma grande. Pour information, cela faisait à peine quelques minutes que j'avais dépassé les 12h...

 

Bon et bien je prends mes médicaments et appelle maman au secours. Ma chère maman dévouée rapplique en urgence l'après-midi même pour m'assister dans ma vie quotidienne. Je marche comme une vieille personne, littéralement voûtée. Je serre les dents, ça finira bien par passer...

 

Je décide le lendemain d'appeler mon médecin pour qu'il me prenne rendez-vous en urgence chez le chirurgien local. Je compte toujours consulter le chirurgien de Rennes, mais cela me fera un second avis. J'obtiens un rendez-vous donc en urgence deux semaines et demi plus tard. Drôle de notion de l'urgence... Et encore, je dois m'estimer heureuse car un autre patient dans le même cas que moi a dû attendre 5 semaines...

 

Le lundi de la semaine de ma première consultation, je décide tout de même d'appeler le chirurgien de Rennes. Et oh surprise, un rendez-vous est possible le vendredi même. Quelle quiche j'ai été de ne pas avoir appelé plus tôt... Bref, c'est comme ça...

 

La première visite chirurgicale arrive. 1h de retard, normal... 1h à attendre sur des chaises inconfortables avec une grosse sciatique. Mon tour vient. Je décris mes symptômes, depuis combien de temps c'est arrivé. Je parle de l'infiltration, je parle de la morphine.

 

"Bon et bien vous allez faire une seconde infiltration!"

"Euh, non je ne crois pas. Je viens de vous dire que mon état s'était aggravé suite à l'infiltration, pourquoi recommencer?"

"Ce sont les consignes de la HAS"

"Non mais ce n'est pas ce que je demande, je demande à aller mieux, arrêter la morphine, il n'y a vraiment pas d'autre solution?"

"Il faut faire une seconde infiltration. De toute manière, ce qui m'inquiète le plus, ce n'est pas votre hernie (dois-je préciser qu'il a à peine regardé mes clichés?), ce sont vos discopathies. Elles ne sont pas belles, et croyez-moi, les douleurs qui vont en découler seront bien pires que celles de la hernie (WTF!!!!)"

"Il n'y a vraiment pas d'autres techniques?"

"Il y a la chirurgie, mais ce n'est pas miracle. Il ne faut pas la vouloir à tout prix, on opère de moins en moins les hernies discales"

 

Dialogue de sourds? Un peu. Monsieur le chirurgien orthopédiste (pourtant recommandé sur la place) ne m'a ni auscultée, ni demandé mes dosages morphiniques, ne m'a pas fait faire de mouvements pour évaluer la douleur... Suis-je la seule à trouver ça bizarre?

 

"Je ne vous cache pas que je vais demander un second avis"

"Ca vous regarde, de toute manière je connais tous les chirurgiens dans la région. Ce chirurgien est un ami à moi, je lui passerai un coup de fil, nous avons travaillé ensemble".

 

Cet énergumène a tout de même écrit sur son compte-rendu qu'il fallait que mon médecin traitant rediscute avec moi CALMEMENT des suites à donner. Aurais-je heurté son égo démesuré?

 

Ma doc a été un peu étonnée de ce manque certain de professionnalisme. Je lui fais part de ma seconde visite. Elle trouve que c'est une bonne idée et me fait le courrier passe droit vers la lumière.

 

Après une nuit mouvementée (nous avons perdu notre petite boule de poils, Goji, malade depuis des mois. Elle se sera battue jusqu'au bout avec force et amour), Nounours et moi prenons le train (oui car Nounours ne conduit pas, et faire plus d'1h de route bon...) et sommes récupérés par ma tante qui nous attendait gentiment à la sortie de la gare pour nous emmener au paradis des estropiés. Un grand merci à elle.

 

Nous pénétrons dans un bâtiment tout neuf avec des pôles répartis par articulations. Nous prenons notre tour. Le chirurgien a un peu de retard, mais s'en excuse car il avait eu une urgence plus tôt dans la matinée (ça c'est très appréciable un médecin qui s'excuse).

Je recommence mon récit, du début à la fin. Il me demande mes dosages en morphine, m'ausculte sérieusement.

 

Et nous discutons.

 

Très vite, il explique qu'une seconde infiltration sera parfaitement inutile compte tenu du fiasco total de la première (amen), qu'il n'y a pas des millions de possibilités mis à part la chirurgie. Ses collègues et lui pratiquent 5 interventions de ce type chaque jour, il m'explique les risques physiques (que ça ne fonctionne pas, que les douleurs reviennent, que le nerf soit lésé), sanitaires (maladies nosocomiales). Bref, c'est sérieux.

 

Il m'explique que la décision m'appartient et que je dois y réfléchir de mon côté tranquillement. Il m'annonce qu'au bout de 10 à 12 mois de douleurs ininterrompues, il y a un risque de lésion définitive du nerf (ça tombe bien on se rapproche fortement de ce délai).

 

Le délai moyen pour l'intervention est de 3 semaines.

 

Ma décision est prise, sus à l'ennemi! Je ne compte pas rester sous morphine toute ma vie (ou pire encore)...

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