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Mon infiltration

Ce soir, je n'arrive pas à voir le verre à moitié plein...

 

Mon éternel optimisme, usé jusqu'à la corde en cette année maudite, commence à s'écailler...

 

Ca fait plus de six mois que je lutte contre une sciatique (côté droit) qui refuse de partir... Je sais depuis le début du mois que ces douleurs sont dûes à une hernie discale qui vient titiller mon nerf. Depuis des semaines, j'apprends à vivre avec, fais mes étirements, rends visite toutes les semaines à ma kiné, ne prends plus aucun médicament car ils n'ont absolument aucun effet sur moi.

 

A la lecture du diagnostique, mon médecin, après un certain temps, a évoqué la possibilité de faire une infiltration. Soit, si ça peut me soulager, pourquoi pas...

 

Rendez-vous est pris pour le mardi 22/11 à 14h00 à mon CHU local. Une vraie ruche où volent des milliers d'abeilles dans des couloirs tortueux et interminables... Sans vraiment faire attention à toi.

 

On me prend presque à l'heure (ce qui en soi relève quasiment du miracle en milieu hospitalier), je n'ai eu à patienter qu'une vingtaine de minutes face à une dinde tout juste sortie de l'adolescence, soufflant toutes les 30 sec, dont le portable sonnait en permanence. Visiblement, elle attendait son père et j'attendais pour prendre sa place. Voyant le père sortir en furie et manquant totalement de respect au personnel médical, j'ai conforté mon idée que les chats ne faisaient définitivement pas des chiens.

 

Je rentre dans un box pour me changer et passer une magnifique blouse blanche et jaune. Je vous passe le moment où le personnel soignant a ouvert mon box pendant qu'à moitié nue je passais ce magnifique bout de tissu ouvert sur l'arrière (avec la PMA, ta diginité tu l'oublies). Au moins, j'avais ma culotte...

 

Passage dans la salle du scanner, milieu familier depuis tout récemment, une table, un drap, un oreiller et deux infirmières s'affairant autour d'une table couverte de flacons, compresses, aiguilles...

 

Je m'installe sur le ventre.

 

"Il faut vous positionner confortablement, car vous ne pourrez plus bouger après"

 

Soit, je m'exécute.

 

Les infirmières me désinfectent, deux fois. Puis me font faire des allers et retour dans le scanner. Petit souci, mes bras obstruant le passage dans le scanner, j'ai dû les bouger très vite, avant de me rendre compte que la table s'arrêtait juste à la limite... Cette nouvelle position très incofortable allait être la mienne jusqu'au bout de l'acte pendant les 30 minutes à venir (on m'avait annoncé 10min d'intervention)

 

Vient le médecin, gentil, barbu, à lunettes, 14 ans... Oui il fait quand même très très jeune le monsieur qui va me planter une aiguille très très très près de ma colonne...

 

Il se saisit de l'aiguille. Ma doué, pour sûr elle fait plus de 20 cm, genre les aiguilles à péridurales... Alors qu'on va me piquer en épidurale (oui j'ai encore appris plein de mots) (ça veut dire que l'aiguille ne va pas rentrer dans ma colonne mais juste avant).

 

Il commence, tout d'abord, anesthésie, de plus en plus profonde. Ca fait MAL. Il m'a dit que plus il irait profond, et moins ce serait douloureux, c'est faux je vous rassure. Après plusieurs gémissements de douleur et un grand aïe bien sonore, je m'auto convainc que non il ne faut pas pleurer. Après tout je n'ai pas le droit de bouger et je suis un bon petit soldat, donc je me retiens comme une grande. JE SUIS UNE WARRIOR.

 

Après 10min de douleur, de décharges dans ma jambe, nous passons à l'étape suivante, l'injection du liquide de contraste (en rupture de stock chez le fabricant, sinon c'est pas marrant) (trouvé dans la seconde pharmacie visitée) (warrior je suis).

 

C'est bien l'anesthésie, mais je sens tout ce qu'il se passe, le liquide qui coule le long du nerf, tout ça...

 

Au bout de 20min sur cette maudite table et après moult et moult allers et retours sous le scanner pour bien vérifier la position, ça y est, nous sommes ENFIN au bon endroit, le point G de l'infiltration. Le jeune médecin prépubère a l'air content de lui, s'auto félicite (ou alors il s'encourage?). Je n'ai qu'une hâte, que ça se termine....

 

"Bon et bien nous allons y aller"

 

Oh la belle pression sur mon nerf sciatique... 

 

"Bon et bien ça y est. Avec votre type de hernie, vous avez 90% de chances que ça fonctionne. Par contre, vous ne sentirez les effets que d'ici deux semaines. je ne vous l'ai pas dit, pour ne pas vous faire peur, mais j'ai piqué à 2mm de votre nerf!! Bon il faut rester au repos tout cet après midi, et pendant quelques jours mais je ne vous fais pas d'arrêt, vous verrez ça avec votre médecin traitant" 

 

Allez, on fait tous une holà pour baby doc!

 

Je me transvase tant bien que mal sur le brancard proposé et pars en attente non loin d'un petit vieux agonisant. En fait, j'ai eu deux théories pendant ces 15min d'attente:

- soit j'avais un couple à côté en train de forniquer, mais visiblement c'était pas le top

- soit j'avais une personne âgée pas en bon état ou en train de rêver

 

Ma tête tourne, ça doit être le liquide de contraste, comme un an auparavant au cours de mon hystérosalpingographie. Une expérience médicale mémorable par an, j'en ai de la chance...

 

Je me lève tant bien que mal, car de toutes façons j'en ai marre d'être là. Je ne manque pas de glisser sur le sol, sous les yeux effrayés de mon infirmière accompagnatrice, et je rentre chez moi, seule comme une grande, car je suis une WARRIOR.

 

J'appelle quand même mon doc pour qu'elle me prépare mon arrêt...

 

Petit bilan à J+5: je devais reprendre le boulot vendredi, je n'ai pas pu car j'avais trop mal (à noter que je n'ai pas eu d'arrêt à cause ma sciatique depuis avril dernier). 

 

Je me retrouve non plus avec une sciatique gérable bien que douloureuse, mais bien avec deux sciatiques très douloureuses (sans compter les douleurs diffuses dans tout le dos) et parfaitement ingérables... Pourtant ça allait mieux ce matin (on a même fait les courses, mon pas n'était certes pas grâcieux, mais j'ai réussi), et j'ai bien suivi les conseils des médecins: repos total pendant au moins 48h.

 

Bénéfice risque pour le moment: 0 pointé.

 

J'ai bien du mal à voir du positif dans tout ça. Franchement, là il y a de quoi passer ses soirées à pleurer tellement j'en ai ras le bol de cette année maudite... Je suis vraiment fatiguée...

 

C'est quoi l'étape suivante? Car pour l'instant, de bébé il n'en est plus question...

 

Nounours va bientôt se faire opérer de son varicocèle, on verra bien après...

 

 

 

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