Dans trois semaines tout pile, je change de dizaine...
Ca fait quelques mois que j'essaie de m'y préparer, comment un simple changement de décennie peut avoir un impact sur votre vie? Ca doit être un truc de filles, car les hommes, ça ne les atteint pas...
Obligatoirement, on fait un bilan. Echecs, réussites, nouveaux objectifs.
A 20 ans, on est officiellement adulte, mais toujours un ado dans sa tête. On est tout fier de changer de dizaine, car on est un "grand", notre vie va changer, nous allons faire notre vie.
Indépendaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaance youhouuuuuuu. Jefaiscequejeveuxavecmescheveuxetjevousemmerde!
Bon, pas pour moi. Déjà parce que mon indépendance (parentale hein, pas financière), je l'ai prise alors que j'avais encore 17 ans (et oui fin de l'année oblige). Là c'est le grand plongeon vers l'inconnu, la grande ville, quasiment toute seule. Les nouvelles responsabilités (oh le compte en banque, les papiers, les factures...), les cours de grands (oui à la fac on se contrefiche de vous, ce n'est pas une légende urbaine, enfin pas avec tous les profs).
Le stress +++ qui te vaut un ulcère du duodénum à 18 ans à peine ... Qui a dit maladie de vieux??? Avec des examens où tu as l'impression que tu vas mourir, que tu es toute seule, que tu veux ta maman à côté, que tu pleures alors que tu n'as pas commandé à ton corps de le faire. (La gastroscopie, c'est tout pourrave, un peu comme l'hystérosalpingographie) (un peu comme tout se qui se termine par "copie" et "graphie").
Bon pour le stress, il a toujours été +++ chez moi... Et il le sera sûrement jusqu'à la fin, car je ne sais pas faire sans. La case "stress" a été cochée le jour de ma naissance avec impossibilité de retour en arrière.
Alors, quel est le bilan de cette vingtaine?
Et bien, j'ai démarré bébé, encore dans mes études, dans la troisième année, et j'ai fini adulte.
Fin des études à 22 ans, boulot avec CDI au bout, rencontre avec Nounours, installation...
Puis, à 25 ans, Geisha rentre dans notre vie (notre premier bébé à NOUS DEUX), et d'autres suivront. Achat de la maison (oui il vaut mieux commencer jeune).
Puis vers 27 ans, désir de bébé, que tu penses que tu vas tomber enceinte les doigts dans le nez, après la dernière pilule, que tu te permets de décider quand tu veux tomber enceinte. Et que non finalement... Que tu promets à ton Nounours qu'à l'aube de ses 40 ans il sera papa. Naïveté, quand tu nous tiens!
Et qu'à 42 ans révolus ce n'est toujours pas le cas...
Alors, à l'aube de ma dizaine qui commencera par 3, que dois-je retenir?
- J'ai un Nounours, il est tout beau, tout bronzé, une belle voix grave, la nostalgie andine dans les yeux (ça c'est pour toi Mom), d'occasion (rho oui elle est facile, un jour je vous expliquerai mon paradoxe de début de vingtaine "c'est n'importe quoi de se mettre avec quelqu'un qui a au moins 10 ans de plus que vous, choc des générations, décallage, tout ça, franchement je ne comprends pas, ridicule!!" ahahahah, c'est drôle hein?) (...), mais surtout profondément gentil, empathique, bordélique et administratiophobe (bon je suis bordélique moi aussi). Et qui me convient, et avec qui je me vois vieillir, et rire encore et encore... On est deux, mais on est aussi un (oh c'est beau), on s'engueule parfois, on se réconforte beaucoup.
- J'ai une maison rien qu'à nous. Atypique, comme nous, qui ne plaît pas toujours à Nounours car pas facile, mais qui nous ressemble: imparfaite mais en cours d'amélioration.
- J'ai une famille et des amis formidables. Et ça, tout le monde n'a pas... C'est souvent l'un ou l'autre, pour moi c'est jackpot (oui vous pouvez me jalouser).
- Je suis à la tête d'une famille nombreuse. Sûrement pas celle que j'imaginais en début de vingtaine... Un peu poilue, un peu odorante, mais terriblement aimante... Chaque petit être est un membre à part entière de notre famille à nous et contribue à mon équilibre psychologique chaque jour (sisi).
- J'ai un boulot qui me plaît. Qui me fatigue et qui me stresse beaucoup aussi. Qui me stressera encore plus à l'avenir. Et ça c'est pas donné à tout le monde.
- Je suis indépendante financièrement (bon ça fait plus de 8 ans hein mais quand même!), et j'en suis fière. Et ce n'est pas le cas de tous les adultes, car la vie n'est quand même pas si facile.
Bon pas psychologiquement, surtout en ce moment...Une de nos minettes étant très malade depuis des mois, jonglant entre le haut et le bas... C'est dur, et du coup j'appelle mômaaaaaaaaaaaaaaaaan au secours régulièrement en cas de détresse... Il y a aussi les papaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa... Oui je suis pour la parité.
Mais quand on a la chance d'avoir de super parents (ils ont leurs défauts aussi hein, nul n'est parfait), est-ce un crime que de redevenir leur petit enfant de temps en temps?
- Je relativise, je suis plus tolérante. Ca c'est un grand pas. Car tolérance n'était pas ce qui me caractérisait le mieux en début de vingtaine. Je lâche prise sur plus de choses, et c'est bien.
Bon et pour le bilan négatif
- Le stress +++, genre ça ne s'arrêtera jamais, genre je n'ai toujours pas compris que ça fait du dégât dans mon corps. D'abord l'estomac, maintenant le dos. Est-ce que ça changera à l'aube de la quarantaine? Je ne crois pas... Pourtant j'essaie de travailler dessus.
- Le ou les bébés. Bein, oui, à ce niveau là c'est toujours le calme plat... Plus de trois ans d'essais, de tests, traitements, illusions, désillusions, de stress, de fatigue, de douleur. La PMA c'est déjà pas glamour sur le papier, ça l'est encore moins en vrai.
- Ne pas avoir gagné à Euromillions. Bein oui ça serait franchement cool, l'espoir fait vivre (un peu de légèreté que diable).
Il y a beaucoup de points positifs, c'est plutôt encourageant. Dix ans, ça passe vite, ça passe de plus en plus vite. Est-ce normal que notre perception du temps change en vieillissant?
Alors, on se donne rendez-vous dans 10 ans, même jour, même heure?
(non je n'ai pas hâte, 30 c'est dur, mais 40, je préfère ne pas y penser)